Le Parlement somalien a voté à l’unanimité samedi en faveur de l’instauration du suffrage universel direct et du passage à un régime présidentiel, marquant ainsi une étape importante dans l’histoire politique du pays.
Cette révision constitutionnelle vise à mettre fin à un système complexe basé sur des processus indirects, souvent source d’instabilité et de luttes de pouvoir.
La promesse d’un vote selon le principe « une personne, une voix » lors des élections locales prévues pour le 30 juin 2024 a été concrétisée, mettant ainsi fin à une pratique qui remonte à l’ère du dictateur Siad Barré en 1969. Cette évolution est perçue comme essentielle pour renforcer la légitimité démocratique du processus électoral en Somalie.
Cependant, cette réforme constitutionnelle n’est pas sans susciter des critiques. L’ancien président Mohamed Abdullahi Farmaajo a dénoncé un processus « illégal » et non accepté par la société, remettant en question la légitimité de la nouvelle Constitution.
Des inquiétudes sont aussi soulevées quant aux possibles tensions politiques que cette réforme pourrait engendrer, notamment avec certaines régions du pays telles que le Puntland.
Malgré ces controverses, le président Hassan Cheikh Mohamoud continue d’œuvrer pour sortir la Somalie de son instabilité chronique. Les prochaines élections présidentielles prévues en mai 2026 verront l’élection d’un vice-président aux côtés du chef de l’État, marquant ainsi une transition vers un système politique plus présidentiel.
Cette réforme constitutionnelle ouvre la voie à une nouvelle ère politique en Somalie, mais elle soulève également des questions quant à sa mise en œuvre et à son acceptation au sein de la société.
Ben Tshokuta