« La Turquie s’intéresse aujourd’hui aux problèmes africains. Le cas de la crise libyenne, la région du Sahel en sont quelques exemples. La Turquie s’est aussi intéressée aux problèmes sécuritaires de la Somalie. Donc on peut valablement affirmer que la Turquie est un acteur clé dans les relations internationales de l’Afrique », analyse Ibrahima Kane, spécialiste des questions régionales en Afrique de l’ouest, à Sahutiafrica. Il affirme que Recep Tayyip Erdorgan, président turc, veut étendre son influence en Afrique.
Le président turc vient de boucler une tournée en Afrique. Recep Tayyip Erdogan s’est rendu en Angola, au Nigeria ainsi qu’au Togo. Une tournée qui intervient deux mois avant le troisième sommet Turquie-Afrique. Ce sommet va se tenir à Istanbul, capitale de la Turquie, en décembre prochain. En Afrique, le président Erdogan a signé plusieurs accords avec quelques États africains. Des accords sur économique, sécuritaire et sur le commerce ainsi que sur l’éducation ont été signé. La Turquie se positionne-t-elle aujourd’hui comme un partenaire stratégique de l’Afrique ?
« La Turquie est devenue une actrice importante en Afrique, commençant par l’éducation. Elle a installé des écoles de qualité presque dans tous les pays africains francophones, anglophones et arabophones. Cela a attiré un grand nombre d’enfants de classe moyenne et de classe dirigeante. La Turquie a relancé le secteur aérien avec Turkish Airlines. Elle a aussi ouvert la voie commerciale avec l’Afrique. Mais aussi avec l’ouverture des ambassades un peu partout en Afrique », a expliqué l’analyste.
Pour lui, « cette approche a provoqué des conflits entre la Turquie et la France ». Ibrahima Kane affirme que la Turquie s’attaque aux « cadors occidentaux sur le terrain africain ». « Elle permet à certains États africains d’adopter une stratégie nouvelle. Mais à long terme, l’Afrique risque d’être un champ de bataille des grandes puissances », a-t-il ajouté.
Mais face à l’influence turque, l’analyste recommande aux pays africains d’adopter une nouvelle stratégie pour un partenariat gagnant-gagnant. « La Turquie vient défendre ses propres intérêts en Afrique. Les États africains doivent en être conscients. Ils doivent adopter leurs stratégies pour bien défendre leurs intérêts face à cette réalité », a dit Ibrahima Kane.
Asaph Mawonda