Jeudi 11 mai, Reuben Brigety, ambassadeur américain à Pretoria, a accusé l’Afrique du Sud d’avoir fourni un soutien militaire à la Russie, malgré sa neutralité déclarée dans le conflit avec l’Ukraine.
Au cours d’une rencontre avec des médias locaux, l’ambassadeur a déclaré que les Etats-Unis sont convaincus que « des armes et munitions ont été chargées à bord d’un cargo russe, amarré près du Cap début décembre avant qu’il ne reparte vers la Russie ».
.
« Armer les Russes est extrêmement grave et nous ne pensons pas que cette question soit résolue. Nous aimerions que l’Afrique du Sud commence à pratiquer sa politique de non-alignement », affirme ce diplomate américain.
Les déclarations de M. Brigety ont été confirmées à l’AFP par une source présente au cours de la rencontre. L’ambassade américaine à Pretoria n’a toutefois pas infirmé ni confirmé ces allégations. Mais l’ambassadeur Reuben Brigety affirme que le renseignement américain était faible au sujet du chargement du navire.
Dans un communiqué, la présidence sud-africaine a jugé « décevantes » ces accusations de l’ambassadeur américain. Pour Pretoria, « les remarques de l’ambassadeur sapent l’esprit de coopération et de partenariat entre les deux pays » et « aucune preuve n’a été fournie pour soutenir ces accusations ». L’Afrique du Sud déplore une « attitude publique contre-productive » du diplomate américain.
En décembre 2022, un navire russe, sous sanctions occidentales, avait accosté dans la plus grande base navale sud-africaine à Simon’s Town, sur la péninsule du Cap. Ce qui a suscité une vive polémique, notamment du côté de l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition. Il avait sommé le gouvernement d’expliquer comment ce cargo russe avait été autorisé à s’amarrer.
Fidèle alliée de la Russie, dont l’amitié date de la période de lutte antiapartheid, l’Afrique du Sud n’a pas pris parti après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, malgré la pression occidentale. Le pays a choisi la neutralité, qui pour certains observateurs équivaut à un soutien à peine voilé à la Russie.
Dinho Kazadi