Le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, l’Erythrée, la Libye, le Malawi, la Namibie, la Somalie, le Sénégal, le Soudan et le Togo. Tous représentants africains du Conseil des droits de l’homme de l’Onu (Unhrc) ont rejeté l’ordre de créer une enquête internationale sur le conflit éthiopien, au cours de la session spéciale de cet organisme onusien organisée à Genève en Suisse, vendredi 17 décembre.
Vingt et un des 47 membres, dont l’Allemagne et la Corée du Sud ont approuvé l’appel. Mais la Chine, l’Inde et la Russie ont voté contre. Et ont fait valoir que l’Ethiopie a montré sa volonté de gérer ce qu’elle a appelé un problème interne.
« Nous estimons qu’entre 5.000 et 7.000 personnes sont toujours détenues, dont neuf membres du personnel des Nations Unies », a déclaré Nada Al-Nashif, haut-commissaire adjoint des Nations Unies aux droits de l’homme.
Elle indique que la violence incessante a conduit près de 90% de la population du Tigré face à la famine. « Beaucoup de personnes sont détenus au secret ou dans des lieux inconnus. Cela équivaut à une disparition forcée et à une très grave alarme », a-t-elle ajouté.
Après le vote, l’Éthiopie a déclaré qu’elle rejette également la création de l’équipe. « L’opposition de l’Afrique à la motion a été un message fort sur cette question », a dit Laetitia Bader, directrice de Human Rights Watch pour la Corne de l’Afrique.
Depuis le début du conflit en novembre 2020, les organismes de défense des droits de l’homme font état de plusieurs milliers de morts. Selon l’Onu, la guerre a conduit à plus de deux millions de déplacés et plongé au moins 400.000 personnes dans le Tigré, dans des conditions proches de la famine. L’insécurité alimentaire aiguë touche désormais près de dix millions de personnes dans le nord de l’Éthiopie. Dans le Tigré, plus de 5 millions de personnes, soit environ 90% de la population, sont dans le besoin.
Ali Maliki