L’Algérie pourrait annuler ses livraisons de gaz à Naturgy dans les prochains jours si les actions de la société espagnole sont vendues à une autre société, a annoncé la presse locale lundi 6 mai, s’appuyant sur une source proche du dossier.
Un porte-parole de la société, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, n’a pas nommé la société qui pourrait acheter les actions Naturgy. Mais TAQA d’Abu Dhabi a, le mois dernier, indiqué qu’il était en pourparlers avec les trois principaux actionnaires de Naturgy. Une chose qui pourrait conduire à une éventuelle offre publique d’achat complète sur la plus grande entreprise de gaz naturel d’Espagne.
Naturgy détient des participations dans un gazoduc clé entre l’Espagne et l’Algérie ainsi que des contrats clés avec la Sonatrach algérienne, qui fournit du gaz à l’Espagne via un gazoduc.
Cette société espagnole a aussi un contrat à long terme pour importer chaque année quelque 3 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz naturel liquéfié russe. « Naturgy a signé des contrats de fourniture take or pay jusqu’en 2032 avec l’Algérie », a déclaré le porte-parole de la société, cité par Reuters.
Au cours des trois premiers mois de cette année, l’Algérie a été le plus grand fournisseur de gaz de l’Espagne, selon les données de l’opérateur de réseau gazier espagnol Enagas. Elle représentait environ un tiers des importations totales de gaz. La majeure partie de ces approvisionnements transite par pipeline.
Si Naturgy ne participe à aucune négociation sur l’actionnariat de la société, TAQA a déclaré le mois dernier qu’elle était en pourparlers avec les sociétés de capital-investissement CVC et GIP, chacune détenant plus de 20 % de Naturgy, pour racheter leurs participations.
Elle a aussi indiqué qu’elle discutait avec le principal actionnaire de Naturgy, Criteria, qui détient 26,7% du capital, d’un éventuel accord de partenariat.
Josaphat Mayi