Alors que les combats se poursuivent entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, les Nations-Unies ont, dans un document interne, révélé que des éléments de l’armée rwandaise, soutiens du M23, ont tiré au moins un missile sol-air dans l’est de la RDC.
D’après ce document, ce missile a visé un drone d’observation de l’ONU. Sans succès. Cette source renseigne qu’il a été tiré depuis un véhicule blindé dans une zone occupée par les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru, accusés de génocide de plus d’une centaine de civils à Kishihse et Bambo.
Le document onusien rapporte que les renseignements militaires extérieurs français affirment que ce véhicule blindé de type WZ5551 appartient à l’armée rwandaise. Il est équipé d’un système de missile sol-air.
De nombreux types d’armes ont été utilisés par les M23 et l’armée rwandaise contre des appareils volants et qu’ils sont aussi en possession de canons anti-aériens et de systèmes portatifs de défense aérienne de type MANPADS, rapporte le texte.
Selon les auteurs du document, les nouveaux moyens anti-aériens utilisés par le M23 et l’armée rwandaise constituent une menace à haut risque pour tous les aéronefs du gouvernement de la RDC et de la Monusco dans la région.
Jusque-là, ni l’ONU, ni l’armée n’ont réagi sur cet incident. Dans ce document, la mission onusienne en RDC (Monusco) indique ne pas connaître « de groupes armés possédant l’entraînement ou les ressources nécessaires pour opérer et maintenir un système de missiles sol-air mobile ». Elle pointe une « escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit dans l’Est de la RDC ».
Entre-temps, la Monusco est critiquée dans les rues de Kinshasa sur fond de combats entre FARDC et M23 dans le territoire de Masisi. Depuis la résurgence de cette rébellion, les relations entre Kinshasa et Kigali se sont dégradées.
Le week-end, une manifestation a été organisée devant le siège de la mission onusienne, où plusieurs véhicules ont été brûlés et saccagés. Ces mêmes manifestations ont eu lieu aussi devant l’ambassade des Etats-Unis. Ce lundi, la police a dispersé les manifestants devant l’ambassade de la France.
Ephra Kimuana