Une suspension de six mois et une amande de 76.000 euros pour TV5 Monde. Tel a décidé le gouvernement burkinabè qui reproche à la chaîne francophone d’avoir diffusé des « propos tendancieux frisant la désinformation ».
Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a, dans un communiqué, mis en cause une édition du journal du 17 juin. En fait, TV5 Monde avait invité Newton Ahmed Barry, journaliste et ancien président de la commission électorale du Burkina devenu critique du régime. M. Ahmed Barry était notamment interrogé sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, où des djihadistes avaient mené, il y a une semaine, une attaque meurtrière contre soldats et civils à Mansila. Il s’agit d’une attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim, affilié à Al-Qaïda).
Cet organe indique avoir relevé « des insinuations malveillantes, des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités de la transition, des forces de défense et de sécurité et des populations dans l’élan de reconquête du territoire national ».
Au Burkina Faso, plusieurs médias étrangers, pour la plupart français, sont sous le coup de suspension depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la transition.
En avril dernier, TV5 Monde avait déjà été suspendu de diffusion pour deux semaines pour avoir diffusé un rapport de Human Rights Watch. Dans ce rapport, cette organisation avait accusé l’armée « d’exactions » contre des civils. Son site internet ainsi que six sites d’informations avaient été suspendus pour les mêmes raisons « jusqu’à nouvel ordre ».
La Rédaction