Le Burkina Faso envisage une transition de trente mois avant la tenue d’élections générales et inclusives. C’est ce qu’a proposé la commission technique d’élaboration de projets de textes et de l’agenda de la transition à la junte militaire mercredi 23 février. Mais le contenu du rapport n’a pas été rendu public.
« La transition de deux ans et demi évoquée faisait écho à la directive de la junte, selon laquelle, il fallait environ deux ans pour stabiliser le pays et organiser des élections », a confié une source militaire à l’AFP. Elle indique que la commission a également proposé un gouvernement de transition de vingt ministres. Mais aussi un organe législatif de transition de 51 membres.
La commission juge aussi utile de joindre une charte des valeurs pour soutenir la refondation voulue par la junte militaire. « L’œuvre de refondation dans laquelle nous sommes collectivement engagés s’appuiera sur une vision claire du devenir que nous voulons pour notre pays, un pays qui renoue avec la paix, la sécurité pour l’ensemble de ses concitoyens et une gouvernance vertueuse fondée sur les valeurs d’intégrité, de travail et de solidarité », a déclaré le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba après la réception du rapport.
Le vendredi 28 janvier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), avait suspendu le Burkina Faso de l’organisation en raison du coup d’Etat. Et elle avait demandé aux nouvelles autorités de présenter un calendrier raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Le 24 janvier dernier, le président Christian Kaboré a été déposé par les militaires dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo. C’était au lendemain d’une mutinerie de militaires à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Depuis 2015, le pays fait face à la violence djihadiste. Près de 2.000 personnes ont été tuées et plus de 1,5 millions d’autres ont été déplacées.
Ali Maliki