Créant une confédération avec l’Alliance des Etats du Sahel le week-end à Niamey, le Niger, le Mali et le Burkina Faso font un pas de plus vers un divorce avec la Communauté économique des Etats ouest-africain (Cedeao).
C’était lors d’un sommet, qui a visiblement, fait de l’ombre à celui de la Cédéao à Abuja. Selon le communiqué final, il s’agit d’une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les Etats membres. Les trois pays affirment vouloir faire de la souveraineté « une ligne directrice de leur gouvernance ». Le Mali prend la présidence tournant de cette organisation.
Ils vont aussi coopérer dans le domaine militaire, mais aussi dans les secteurs tels que l’agriculture, l’eau, l’énergie. Ils prévoient aussi la création d’une banque d’investissement de l’AES. Même si la question de la monnaie commune et d’une éventuelle sortie du franc CFA n’a pas été évoquée.
Pour le général Abdourahamane Tiani, chef de la transition au Niger, plus question de faire marcher-arrière. Il appelle à faire de l’Alliance des Etats du Sahel « une alternative à tout regroupement régional factice en construisant une communauté souveraine des peuples, une communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères ».
C’est un discours sous les regards du Burkinabè, Ibrahim Traoré et du Malien, Assimi Goïta, tous vêtus de leurs habits militaires, dans un sommet sous haute sécurité. En fait, les trois Etats font face à l’activisme de groupes djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI) dans la zone dite de trois frontières.
Début mars, le Mali, le Burkina et le Niger avaient annoncé la création d’une force conjointe antidjihadiste. Mais jusque-là, aucun détail n’a été donné sur les contours et les effectifs. « L’AES constitue le seul regroupement sous-régional efficient dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la Cedeao ayant brillé par son déficit d’implication dans cette lutte », a déclaré le général Tiani.
En septembre dernier, les trois Etats ont créé l’Alliance des Etats du Sahel après avoir annoncé leur retrait du Cédéao. Ils ont tourné le dos à la France et ont accusé l’organisation sous-régionale d’être à la solde des puissances impérialistes. Mais la Cédéao craint une « désintégration » après la création par le Mali, le Niger et le Burkina Faso d’une « confédération ».
La Rédaction