Au Burkina Faso, la junte accuse le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, ancien chef de la junte, d’être l’homme-orchestre du volet militaire de plusieurs tentatives de déstabilisations déjouées.
Mahamoudou Sana, ministre burkinabè de l’Intérieur et sécurité, cite également trois anciens ministres. D’après lui, ils seraient appuyés par certains services de renseignement de puissances occidentales.
« Ces acteurs du chaos sont constitués aussi bien de civils de divers profils que de militaires et anciens militaires ayant quitté le territoire national pour participer à des opérations de propagande et de déstabilisation », a-t-il déclaré, présentant l’attaque de Barsalogho du 24 août dernier, des sources locales ont fait état d’au moins 400 civils tués, comme l’élément précurseur de cette opération. Si jusque-là, le bilan de cette attaque n’a pas été communiqué, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) avait revendiqué l’attaque.
Pour Mahamoudou Sana, l’objectif final de ce plan était de prendre le palais présidentiel à Ouagadougou. Il fait état de plusieurs arrestations, alors que certaines personnes auraient été tuées lors d’une tentative d’évasion. Ahmed Kinda, ancien commandant des forces spéciales burkinabè, est présenté comme le « chef des opérations », citant aussi Serge Maturin Adou, journaliste nigérien d’origine ivoirienne, parmi les auteurs de ce complot.
Depuis son éviction fin septembre 2022, le colonel Paul Henri Damiba, lui-même putschiste, s’est exilé au Togo. Son successeur, le capitaine Ibrahim Traoré a fait de la lutte contre la menace son cheval de bataille. Il a tourné le dos à la France, en se rapprochant de la Russie.
Si à Lomé, il médite sur sa chute, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ne reste tout de même pas de marbre face à la situation politique au Burkina Faso. En juillet, l’ancien chef de la junte avait, dans un entretien à Jeune Afrique, relevé « l’échec de la stratégie du tout militaire » et un certain « aveuglement » de la part de son tombeur.
La Rédaction