Malgré les inquiétudes des militants écologistes, le président William Ruto a annoncé dimanche 2 juillet la levée d’une interdiction de près de six ans sur l’exploitation forestière.
Pour le président kényan, cette décision était attendue depuis longtemps et visait à créer des emplois, mais aussi à ouvrir les secteurs de l’économie qui dépendent des produits forestiers.
« Nous ne pouvons pas avoir des arbres matures qui pourrissent dans les forêts alors que les habitants souffrent du manque de bois. C’est de la folie », a-t-il déclaré lors d’un service religieux à Molo, une ville située à environ 200 kilomètres (120 miles) au nord-ouest de la capitale Nairobi.
« C’est pourquoi nous avons décidé d’ouvrir la forêt et de récolter du bois afin de créer des emplois pour nos jeunes et d’ouvrir des entreprises », a-t-il ajouté.
De son côté, Greenpeace Afrique estime que cette décision aurait des conséquences environnementales catastrophiques. « Mais par contre, la levée de l’interdiction anéantira tout notre travail acharné, car elle ouvrira les vannes à l’exploitation forestière commerciale et illégale uniquement motivée par le profit. Nos forêts seront à la merci des scieries qui ne se soucient pas des conséquences », a indiqué cette ONG de défense de l’environnement.
Au Kenya, les forêts abritent de rares espèces menacées, et des millions de personnes dépendent de ces forêts pour leur subsistance, en comptant sur elles pour se nourrir et se soigner.
La foresterie et l’exploitation forestière ont contribué à hauteur de 1,6% à l’économie du Kenya l’année dernière, selon les statistiques du gouvernement qui indiquent également que le couvert forestier total était de 8,8% en 2022.
Mervedie Mikanu