Les dirigeants militaires du Niger ont défié lundi un ultimatum pour rétablir le gouvernement élu alors que la menace d’une éventuelle intervention militaire était toujours sur la table.
Aucune force étrangère n’était visible dans les rues de la capitale Niamey après l’expiration du délai dimanche, mais le bloc régional de la CEDEAO n’a pas encore répondu publiquement à la récalcitrance des putschistes.
Une source proche de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déclaré qu’une intervention militaire immédiate pour restaurer le président Mohamed Bazoum n’est pas envisagée à ce stade.
Mais un sommet des dirigeants de ses pays membres est possible dans les prochains jours pour décider des prochaines étapes, a ajouté la source, alors que des nations comme l’Italie et l’Allemagne se sont prononcées en faveur d’une solution diplomatique dans la nation en difficulté d’Afrique de l’Ouest.
Le Mali voisin l’a dit et le Burkina Faso, qui ont tous deux été suspendus du bloc ouest-africain de la CEDEAO pour leurs propres coups d’État militaires, envoyaient une délégation officielle conjointe à Niamey pour montrer « leur solidarité (avec) le peuple nigérien ».
Ils ont déclaré qu’une intervention militaire équivaudrait à une déclaration de guerre. Les chefs militaires du Niger ont fermé l’espace aérien du pays et lundi, son ciel était dégagé de tout trafic, selon le site Web de suivi des vols Flightradar24.
L’Italie a exhorté la CEDEAO à prolonger le délai et à rechercher une solution diplomatique, avec un appel similaire de l’Allemagne. « Nous soutenons la CEDEAO dans ses efforts de médiation, qui sont toujours en cours », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d’un point de presse.
Ordre constitutionnel
L’Algérie, qui partage une longue frontière terrestre avec le Niger, a également mis en garde contre une solution militaire, qui, selon lui, serait « une menace directe pour l’Algérie ».
Les sénateurs du poids lourd régional nigérian, dont le président est actuellement président de la CEDEAO, ont appelé chacun à se concentrer sur « l’option politique et diplomatique ».
Juste avant l’expiration de l’ultimatum dimanche, les dirigeants militaires du Niger ont fermé l’espace aérien du pays du Sahel et ont averti que toute tentative d’y entrer rencontrerait une « réponse énergique et immédiate ».
Ils ont indiqué qu’il y avait eu un « pré-déploiement en vue d’une intervention » effectué par deux pays d’Afrique centrale, sans les nommer, et ont averti : « Tout Etat impliqué sera considéré comme co-belligérant ».
La France a déjà évacué des centaines de ses citoyens du Niger depuis le coup d’État, et dimanche, le ministère italien de la Défense a déclaré qu’il avait transporté 65 militaires du Niger, ainsi que 10 militaires américains.
AFP/Sahutiafrica