Au Nigeria, le président Bola Tinubu a déclaré l’état d’urgence en réponse à l’inflation élevée qui menace la sécurité alimentaire dans le pays. C’est une déclaration qui vise à « mobiliser toutes les ressources disponibles pour atténuer la crise », selon Dèle Alake, porte-parole du président.
Il indique que le gouvernement prévoit « d’utiliser une partie de l’argent économisé à la suite de la fin des subventions sur les carburants pour améliorer le secteur agricole à court terme ».
D’après lui, il introduira aussi d’autres interventions, mais aussi des solutions à moyen et à long terme, comme c’est généralement le cas dans les situations d’urgence, annonce la même source.
« Le gouvernement va immédiatement distribuer des engrais et des céréales aux agriculteurs et aux ménages afin d’atténuer les effets de la suppression des subventions », a-t-il poursuivi. Il précise que le président avait ordonné au ministère de l’Agriculture et au ministère des Ressources en Eau de coopérer étroitement pour assurer une irrigation adéquate des terres agricoles et de garantir la production alimentaire tout au long de l’année.
Les données du Bureau national des statistiques montrent que le taux d’inflation global est resté obstinément élevé depuis janvier 2021 au Nigeria. Il a grimpé à 22,41% en mai, les denrées alimentaires étant le principal facteur d’inflation.
Le Nigeria est confronté à une série de défis dans son secteur agricole, notamment des affrontements entre agriculteurs et éleveurs, les effets du changement climatique, l’accès limité aux techniques agricoles modernes et la menace croissante des ravageurs et des maladies, qui ont eu un impact significatif sur la production alimentaire et ont entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires, affirme la presse locale.
Selon le Programme alimentaire mondial, les États de Borno, Yobe et Adamawa, dans le nord-est du Nigeria, sont les plus affectés par le conflit. La vie et les moyens de subsistance de millions de personnes sont aussi affectés et provoquent des déplacements de populations.
D’après la dernière mise à jour, 4,4 millions de personnes souffrent de faim aiguë et 320 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë.
Joe Kashama