Alors que la banque mondiale a suspendu son financement en Ouganda, le président ougandais Yoweri Museveni accuse la Banque mondiale de faire pression sur son pays pour tenter de lui faire renoncer à sa loi anti-homosexualité.
« Les Ougandais se développeront avec ou sans prêts. Il est donc regrettable que la Banque mondiale et d’autres tentent de faire pression pour que nous abandonnions notre foi, notre culture, nos principes et notre souveraineté, en utilisant l’argent. Nous n’avons pas besoin de pression de qui que ce soit pour savoir comment résoudre les problèmes de notre société », a écrit le président ougandais sur Twitter, rebaptisé X.
Il indique que l’Ouganda va continuer à discuter avec la Banque mondiale afin de pouvoir éviter de s’égarer, si possible.
Plus tôt dans la journée du mercredi, le gouvernement ougandais a affirmé de poursuivre des consultations avec l’institution financière. « Les consultations sont toujours en cours entre le gouvernement ougandais et la Banque mondiale sur les questions entourant la loi anti-homosexualité », a dit Chris Baryomunsi, le ministre ougandais de l’Information, à l’AFP.
Cependant, il convient de rappeler à la Banque mondiale et à d’autres que l’Ouganda est un pays souverain, qui prend des décisions dans l’intérêt de son peuple, et c’est l’esprit de la loi anti-homosexualité, a ajouté M. Baryomunsi.
Mardi, la banque mondiale a annoncé la suspension de son financement en Ouganda après que le pays a voté une loi anti-LGBT, considérée comme l’une des plus répressives au monde.
Cette dernière a donc annoncé qu’aucun nouveau financement public pour l’Ouganda ne serait soumis à son conseil d’administration parce que cette loi anti-homosexualité entrée en vigueur dans le pays va à l’encontre de ses valeurs.
Le texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la promotion de l’homosexualité. Un crime d’homosexualité aggravée est passible de la peine de mort, sentence qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
Mervedie Mikanu