« Nous souhaitons porter l’attention sur ceux qui sont les premières victimes de l’insécurité », a déclaré Alain Berset, président suisse, lors d’une conférence de presse commune avec Félix Tshisekedi, son homologue congolais.
La Suisse va prendre, en mai, prochain la commande du Conseil de sécurité de l’ONU. Alain Berset s’est engagé à Kinshasa, capitale congolaise, où il est en visite de travail depuis le mercredi 13 avril, à œuvrer pour les populations civiles victimes des conflits dans l’est de la RDC, en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans.
Le président congolais a saisi une fois de plus cette occasion pour dénoncer « l’agression », dont la RDC estime être victime de la part du Rwanda. Ce dernier dit espérer que le processus de désescalade en cours allait s’accélérer sur le terrain.
Le président congolais réaffirme aussi qu’il n’était « pas question de dialogue politique » avec le M23. « Il n’en sera jamais question », a-t-il martelé.
Le président suisse insiste qu’il n’est « pas acceptable qu’un pays intervienne sur le territoire d’un pays souverain ». Il n’a toutefois pas cité le nom du Rwanda, dont des experts de l’ONU ont établi qu’il soutenait la rébellion du M23. Il a aussi estimé que la solution au conflit devait « venir de la région, des pays » concernés eux-mêmes.
D’après la présidence congolaise, le président de la confédération helvétique se rendra notamment dans des camps de déplacés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où la rébellion du M23 a provoqué depuis fin 2021 le déplacement de centaines de milliers de personnes. A Bukavu, dans la province voisine du Sud-Kivu, il rencontrera le célèbre médecin et prix Nobel de la paix Denis Mukwege.
Joe Kashama