Le Rwanda n’a aucun problème avec l’exclusion de ses troupes d’une force militaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) dans la partie Est de la RDC. C’est ce qu’a dit le président rwandais Paul Kagame dans une interview avec la télévision nationale lundi 4 juillet.
Les dirigeants de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est ont récemment décidé de déployer une force régionale dans l’Est de la RDC pour mettre définitivement fin aux violences et à l’insécurité. Kinshasa refuse d’accepter la présence de troupes rwandaises sur son sol à travers cette force. La RDC reproche à Kigali de soutenir le groupe rebelle armé M23.
« La troisième réunion que nous avons eue à Nairobi portait sur le fait d’avoir une force dont le Rwanda ne fera pas partie, ce avec quoi je n’ai aucun problème », a déclaré M. Kagame.
Il affirme que les rebelles du M23 sont congolais. Pour Paul Kagame, ce qui se passe en RDC est une crise interne qui touche à la persécution du peuple congolais. Curieux comme intérêt de ce pays à la situation de la rébellion du M23. « La victoire viendra quand vous aurez résolu la crise et ces problèmes politiques, pas parce que vous ne pouviez pas permettre au Rwanda de faire partie de la force régionale », a-t-il ajouté.
Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 dans l’est de la RDC, le M23 a repris les armes en fin d’année dernière. Ces rebelles reprochent aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Reprendre les armes reste tout de même une façon curieuse de se faire entendre. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir ce mouvement, ce que Kigali nie. Les autorités congolaises présentent certaines preuves de la présence rwandaise auprès du M23.
Depuis, les rebelles du M23 affrontent les troupes congolaises dans des combats qui ont poussé des milliers de personnes à fuir vers l’Ouganda voisin.
Les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis l’arrivée massive dans l’est de la RDC de Hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis lors du génocide rwandais de 1994.
Les relations ont commencé à se détendre après l’entrée en fonction du président de la RDC Félix Tshisekedi en 2019. Mais la résurgence du M23 et l’intensification des combats ces dernières semaines ont ravivé les tensions entre Kinshasa et Kigali.
La Rédaction