Lundi 31 juillet, au moins deux personnes ont été tuées lors des manifestations qui ont suivi l’inculpation et le placement en détention de l’opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024, à Ziguinchor dans le sud du Sénégal, selon un communiqué ministère de l’Intérieur.
« Deux corps sans vie de sexe masculin ont été découverts à Ziguinchor, principale ville de la Casamance, dont M. Sonko est le maire », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le ministère de l’Intérieur appelle les populations « au calme, à la sérénité et les rassure d’avoir pris toutes les dispositions pour préserver la paix et la tranquillité dans le pays ».
Lundi 31 juillet, l’opposant Ousmane Sonko a été inculpé par un juge qui a aussi ordonné son placement en détention notamment pour appels à l’insurrection et complot contre l’Etat, a annoncé un de ses avocats à l’AFP.
Il s’agit d’une troisième procédure judiciaire qui s’ouvre à l’encontre de M. Sonko et qui risque de compromettre encore davantage sa participation à la présidentielle de février 2024.
En mai dernier, l’opposant a été condamné en appel à six mois avec sursis pour diffamation à l’encontre d’un ministre. Le 1ᵉʳ juin, Ousmane Sonko avait été condamné à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon des juristes.
Cette condamnation a engendré de plus graves troubles depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.
Ousamane Sonko, 49 ans, a régulièrement accusé le président Macky Sall de comploter pour l’écarter de la présidentielle de 2024. Mais le chef de l’Etat s’en est défendu. Élu en 2012 pour sept ans puis réélu en 2019 pour cinq ans, le président Macky Sall a annoncé qu’il ne briquera pas un troisième, dissipant le malentendu.
Mervedie Mikanu