Au Soudan, plus de sept millions sont privés d’école et douze millions risquent de voir leur éducation interrompue en raison des profondes crises qui secouent le pays. C’est ce qu’ont alerté le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et Save the Children dans un communiqué conjoint lundi 12 septembre.
Selon le communiqué, près de 6,9 millions de filles et de garçons, soit un enfant en âge d’être scolarisé sur trois, ne vont pas à l’école au Soudan.
« Près de douze millions d’enfants supplémentaires verront leur année scolaire fortement perturbée en raison du manque d’enseignants, d’infrastructures et d’un environnement d’apprentissage propice à leur développement », ont déclaré les organisations humanitaires.
Les enfants au Soudan font face, depuis plusieurs années, à de multiples difficultés qui les empêchent d’accéder à l’éducation, notamment dans les zones rurales.
Mais d’après l’Unicef et Save the Children, l’accès à l’apprentissage a été davantage compromis en raison de la profonde crise socio-économique que traverse le pays depuis le coup d’Etat militaire d’octobre 2021, ainsi que des conflits récurrents et de la fermeture prolongée des écoles durant la pandémie.
« Une fois que les enfants abandonnent l’école, les chances qu’ils y retournent sont faibles », ont mis en garde les organisations. Elles soulignent que les filles sont particulièrement vulnérables.
« Aucun pays ne peut se permettre d’avoir un tiers de ses enfants sans des compétences de base en lecture, en calcul ou en numérique », a dit Mandeep O’Brien, représentante de l’Unicef au Soudan. Il insiste que l’éducation n’est pas seulement un droit, c’est aussi une bouée de sauvetage.
Le Soudan, sorti en 2019 de 30 années de dictature sous Omar el-Béchir, est dupé dans le marasme politique et économique depuis le putsch mené par le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane. L’inflation avoisine chaque mois les 200%, la monnaie est en chute libre et le prix du pain a été multiplié par dix.
En juin, l’ONU a affirmé que 15 millions de Soudanais, soit près du tiers de la population, sont menacées d’insécurité alimentaire.
AFP/Sahutiafrica