Les élections législatives au Togo doivent être considérées comme « libres, équitables et transparentes », a déclaré mardi une mission régionale d’observation électorale, un jour après que le petit État d’Afrique de l’Ouest a voté pour de nouveaux législateurs et députés régionaux.
Les autorités électorales n’ont pas encore publié les premiers résultats du double vote de lundi, qui a eu lieu après que les législateurs ont adopté une réforme constitutionnelle controversée qui, selon les critiques, prolongera l’emprise du président Faure Gnassingbé sur le pouvoir.
L’armée togolaise a mis Gnassingbé au pouvoir il y a près de deux décennies après la mort de son père Gnassingbé Eyadema, qui a dirigé ce pays du golfe de Guinée pendant près de quatre décennies.
Lundi, les Togolais ont voté en vertu de la nouvelle constitution qui a créé un poste de type Premier ministre qui, selon les partis d’opposition, permettra à Gnassingbé de contourner les limites de mandats et de rester au pouvoir.
Les observateurs du groupe régional Communauté des États sahélo-sahariens ou CEN-SAD ont fait part de leurs inquiétudes quant à la façon dont certains bulletins de vote ont été annulés et au fait que les électeurs faisaient toujours la queue alors que les bureaux de vote étaient fermés.
« Les insuffisances n’étaient pas de nature à nuire à la transparence et à la régularité du scrutin du 29 avril, qui doit être considéré comme libre, équitable et transparent », a indiqué la CEN-SAD dans un communiqué. Les observateurs de la CEN-SAD ont déclaré que les élections s’étaient déroulées dans une « bonne ambiance » et sans incidents majeurs.
L’organisme régional Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, ou CEDEAO, a également envoyé une mission d’observation, mais n’a pas encore publié son rapport préliminaire.
Le principal parti d’opposition togolais, l’Alliance nationale pour le changement, n’a fait aucune déclaration sur le déroulement des élections. Mais l’alliance d’opposition DMP a déclaré avoir observé des irrégularités dans plusieurs centres, notamment des votes excessifs et des retards dans le début des scrutins.
Gnassingbé, 57 ans, a déjà remporté quatre élections depuis 2005, toutes dénoncées comme étant entachées d’irrégularités par l’opposition. Le principal parti d’opposition a boycotté les dernières élections législatives de 2018, invoquant des irrégularités.
Selon la nouvelle constitution adoptée par les législateurs le 19 avril, le président togolais assume un rôle essentiellement cérémoniel, élu par le Parlement pour un mandat de quatre ans.
Le pouvoir appartient désormais au nouveau « président du conseil des ministres », sorte de super-Premier ministre, qui sera automatiquement le chef du parti majoritaire dans la nouvelle assemblée.
L’Union pour la République de Gnassingbé, ou parti UNIR, domine déjà le Parlement. Si le parti au pouvoir est déclaré vainqueur, il pourra assumer ce nouveau poste, alors qu’il n’aurait pu se présenter une nouvelle fois à la présidence qu’en 2025.
AFP/Sahutiafrica