Dimanche 17 avril, les archevêques catholiques et anglicans dans leurs messages de Pâques ont dénoncé le niveau élevé d’insécurité au Nigeria. Certains appelant le président Muhammadu Buhari à démissionner pour n’avoir pas réussi à protéger les vies et les biens. Mais le gouvernement n’a pas encore réagi après ces déclarations.
« Notre cher pays, le Nigeria, chancelle et vacille encore alors que nous nous dirigeons vers un canyon dangereux et évitable d’os secs. On serait tenté de demander, qu’y a-t-il à dire sur notre situation tragique aujourd’hui qui n’ait pas été dit ? Le gouvernement est passé en mode hibernation », a dit Matthew Kukah, évêque catholique du diocèse de Sokoto.
Il accuse le gouvernement d’avoir détruit le pays et divisé les Nigérians selon des critères ethniques et religieux.
« Nous devons être prêts à embrasser la modernité et trouver comment préserver nos religions et nos cultures sans transformer la religion en un outil de tyrannie, d’exclusion et d’oppression. Jusqu’à présent, nous n’avons aucune preuve que ces terroristes aient pu affronter leurs victimes, encore moins chercher à leur demander pardon. Quelque chose ne va pas », a-t-il ajouté.
Dans son homélie, l’évêque du diocèse de Kaduna, Communion anglicane, Timothy Yahaya, déclare qu’il est difficile d’être en désaccord avec la position de l’Eglise catholique sur la nécessité pour Buhari de démissionner de ses fonctions à cause des meurtres dans le pays. « Il y a de l’espoir pour le Nigeria en tant que nation. La bonne chose à faire pour un dirigeant qui ne pouvait pas tenir ses promesses était de se retirer de ses fonctions », a-t-il indiqué.
Au Nigeria, le nord-ouest et le centre sont frappés par une recrudescence d’enlèvements et d’attaques de masse imputés pour la plupart à des bandes criminelles lourdement armées. Dans le nord-est du pays, les militaires luttent également contre une insurrection djihadiste vieille de plus de 10 ans, qui a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés.
Ali Maliki