L’Égypte prévoit de lancer un appel d’offres pour quinze à vingt cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) pour couvrir la forte demande estivale à la base d’une vague pannes d’électricité et à des fermetures temporaires forcées d’usines de produits chimiques ainsi que d’engrais.
Les sources du secteur indiquent que l’appel d’offres est attendu dans la seconde quinzaine de juin ou début juillet. Il s’agira de couvrir la demande pour la saison estivale entre juillet et octobre. Elles renseignent que cette annonce était en attente de la nomination du ministre de l’Energie.
Selon S&P Global Commodity, l’Égypte n’a pas importé de GNL depuis fin 2018, avec seulement quatre cargaisons produites dans le pays reçues dans son FSRU qui n’est plus disponible au cours de la période 2019-2023. Une cargaison partielle importée a été réexportée fin 2023.
Le pays a acheté quatre cargaisons sur le marché spot cette année. Elle a dû payer une prime élevée, en partie à cause de la nécessité de livraisons rapides. Deux des cargaisons, achetées pour livraison en avril et mai, ont été achetées à un prix supérieur de 1,3 à 1,7 dollars par million d’unités thermiques britanniques par rapport au prix du gaz au hub néerlandais de TTF.
« Le marché s’attendait à cela en termes de volumes globaux. Nous avons vu les prix livrés en Italie, en Grèce et en Turquie augmenter par rapport aux prix livrés en TTF et en Europe du Nord-Ouest, en grande partie à cause de la demande égyptienne et de la nécessité pour d’autres acheteurs méditerranéens d’être compétitifs », a dit Samuel Good, responsable de la tarification du GNL à l’agence de tarification des matières premières Argus.
En fait, l’Egypte est redevenue un importateur net de gaz naturel. Elle a renversé sa position d’exportateur ces dernières années dans le cadre d’un plan visant à devenir un fournisseur fiable de l’Europe.
La forte demande de refroidissement en été fait augmenter la consommation d’énergie. Les réserves de gaz naturel, qui aident l’Égypte à produire de l’électricité, diminuent à un moment où une population croissante de 106 millions d’habitants et le développement urbain font augmenter la demande d’électricité.
Plusieurs entreprises égyptiennes de produits chimiques et d’engrais ont fermé temporairement leurs usines. Elles ont invoqué des pressions accrues dues à la consommation sur le réseau de gaz naturel, entraînant des fluctuations du réseau.
Mais en mai, la société égyptienne Natural Gas Holding Company (EGAS) a conclu un accord avec la société norvégienne Hoegh LNG pour louer l’unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) de Hoegh Galleon de juin 2024 à février 2026, afin de soutenir la sécurité énergétique.
Josaphat Mayi