Fuyant les attaques djihadistes perpétrées dans le sud-est du Burkina Faso, plus de 600 Burkinabè se sont réfugiés ces derniers jours dans le nord du Togo. C’est ce qu’a rapporté l’Agence nationale de la protestation civile (ANPC) du Togo mercredi 15 juin.
« Au total 602 réfugiés burkinabè, venus de Madjoari, dans le sud-est du Burkina, ont été recensés dans la préfecture de Tône, dans l’extrême-nord du Togo. Ils ont fui leurs localités, laissant tout derrière eux. Il y a des enfants et des femmes enceintes », a indiqué Aboudou Kérim Nimon, commissaire de police et chef d’antenne de l’ANPC, cité par l’AFP.
D’après cette source, ces réfugiés sont tous accueillis dans « des familles d’accueil, mais aussi des aides alimentaires et financières leurs avaient été distribuées ». Parmi ces réfugiés, figure notamment l’ex-maire de Madjoari.
Située à plus d’une centaine de kilomètres de la frontière avec le Togo, et qui compte entre 15 et 20.000 habitants, cette commune est placée sous blocus par les djihadistes, qui écument l’Est du Burkina Faso.
L’armée parvient parfois à y faire parvenir des convois de ravitaillement. Mais lorsque ce n’est pas le cas, des habitants démunis et désespérés tentent de fuir.
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est en proie à des attaques des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI). Le 25 mai dernier, une cinquantaine d’habitants de cette localité, qui tentaient de la quitter ont été tués par des djihadistes.
Selon les autorités, cette attaque suivait plusieurs autres enregistrées récemment à Madjoari contre des militaires et des civils. Lundi, le gouvernement togolais a décrété l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes, zone située dans l’extrême nord du pays ayant enregistré récemment ces deux premières attaques djihadistes.
Mervedie Mikanu