Au Burkina Faso, au moins une école sur quarte est fermée à cause des violences de groupes djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI), selon un communiqué du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) publié ce mardi 21 mars.
D’après cette organisation, plus d’un million d’enfants sont affectés par ces fermetures, « souvent traumatisés par les déplacements et les conflits ». « Seul un quart des enfants impactés a été réaffectés dans des nouvelles salles de classe. La majorité d’entre eux n’ont pas retrouvé d’accès à l’éducation », a rapporté Hassane Hamadou, directeur de NRC au Burkina Faso. Pour lui, les autorités et les acteurs humanitaires doivent « redoubler d’efforts en toute urgence ».
« Lorsqu’un enfant n’est pas à l’école, il risque davantage d’être exploité, d’être victime de violences et de trafics, voire d’être recruté par des groupes armés », a indiqué Sandra Lattouf, représentante de l’Unicef au Burkina Faso, cité dans le communiqué.
Cette situation n’épargne pas les enseignants. Dans ce document, près de 31.000 enseignants sont affectés. Plus de 6.000 ont été redéployés dans d’autres écoles.
Les régions de la Boucle du Mouhoun, situé dans l’ouest du Burkina Faso, du Sahel et de l’Est sont le plus touchées. En fait, il s’agit de régions ciblées par des attaques djihadistes, mais aussi à l’insécurité alimentaire, selon le NRC. Pour Yembuani Yves Ouoba, directeur de l’association burkinabè Tin Tua, c’est un facteur d’abandon scolaire.
Voisin du Mali et du Niger, le Burkina Faso, théâtre de deux putschs en l’espace de huit mois, fait face à la montée de la menace djihadiste depuis 2015. Les attaques djihadistes ont fait plus de 10. 000 morts et quelque deux millions de déplacés internes. Selon le NRC, 6.134 écoles étaient fermées en février. Ce qui représente une augmentation de plus de 40% depuis mai 2022.
Trésor Mutombo