Lundi 13 juin, la justice égyptienne a ordonné la libération de quinze prisonniers politiques en détention préventive. Ils étaient accusés d’avoir rejoint un groupe terroriste et d’avoir diffusé de fausses nouvelles.
Parmi les détenus libérés figurent l’activiste islamiste Magdy Korkor et le producteur Moetaz Abdel-Wahab. Ce dernier avait été arrêté en mai 2020 pour « diffusion de fausses informations et terrorisme ». Ce collaborateur de nombreuses chaînes égyptiennes et internationales, dont la chaîne qatarie Al Jazeera, a fondé en 2010 sa propre société de production, Team One, qui compte à son actif plus de 20 documentaires diffusés sur différentes chaînes du monde arabe.
Fin avril, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réactivé le comité des grâces présidentielles. Cela a suscité des espoirs concernant la libération des prisonniers d’opinion.
Dans la foulée, M. Sissi avait gracié 3.273 condamnés pour leur écrasante majorité des détenus de droit commun. Mais incluant le célèbre opposant Hossam Monis. Et début mai, trois journalistes sont sortis de prison dans un pays qui occupe la 168e place sur 180 dans le classement de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, M. Sissi est accusé par les défenseurs des droits humains d’avoir progressivement muselé la population.
L’Egypte compte plus de 60.000 détenus d’opinion, dont des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains et des avocats. Mais également des universitaires ainsi que des journalistes. Ils sont détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, selon Amnesty International.
Ali Maliki