Jeudi 2 mai, le président Joseph Boakai a signé un décret visant à créer un tribunal pour crimes de guerre destiné à rendre justice en retard aux victimes des graves abus commis au cours des deux guerres civiles au Liberia.
Dans son discours, le président Boakai a remercié les législateurs pour leur travail et a donné son approbation finale. « La conviction qui nous amène ici aujourd’hui est que, pour que la paix et l’harmonie aient une chance de prévaloir, la justice et la guérison doivent préparer le terrain », a-t-il dit.
Si aucune mesure concrète n’a été prise jusqu’à l’élection de Joseph Boakai l’année dernière, cette démarche du chef de l’Etat a été soutenue par la chambre basse et le Sénat.
Cette décision a été aussi saluée par les militants et les groupes de la société civile qui ont appelé à davantage de responsabilités pour les crimes commis lors des conflits au cours desquels environ 250 000 personnes ont été tuées.
Une fois opérationnel, le tribunal va fonctionner conformément aux normes internationales. Ce sera avec le soutien des institutions internationales, notamment des Nations unies. Il s’occupera également des délits économiques.
Au Liberia, certains se sont opposés à sa création. Ils affirment qu’elle risque de rouvrir de vieilles blessures et pourrait saper une loi d’amnistie existante qui a contribué à mettre fin aux combats.
Les conflits entre 1989 et 2003 ont été marqués par des atrocités généralisées, notamment des massacres, des viols et l’utilisation d’enfants soldats. C’est depuis qu’un Comité Vérité et Réconciliation a ensuite demandé la création d’un tribunal spécial pour juger les responsables présumés.
Josaphat Mayi