Alors qu’en Libye la tenue des élections divise la classe politique, les Nations unies veulent faire la médiation entre les différentes parties prenantes. C’est ce qu’a indiqué Stephane Williams, conseillère spéciale du secrétaire général de l’Onu en Libye. C’était dans une lettre publiée ce vendredi 4 mars.
Selon cette lettre, l’Onu propose de mettre en place un comité qui réunira des représentants de deux instances rivales : la Chambre des représentants qui siège à Tobrouk (Est) et le Haut conseil d’État, basé à Tripoli et fait office du Sénat. Elle indique que ce comité devra se réunir à partir du 15 mars pour se pencher « pendant quatorze jours sur ce cadre constitutionnel ».
« Hier soir, j’ai envoyé des lettres aux dirigeants de la Chambre des représentants et du Haut Conseil d’État les invitant à nommer six délégués de chaque chambre pour former un comité mixte afin d’élaborer un cadre constitutionnel consensuel », a déclaré Stephane Williams dans un tweet.
Pour l’Américaine, « ce cadre constitutionnel devrait régir les futures élections présidentielle et législatives que l’Onu souhaite voir se tenir le plus rapidement possible, après le report du double scrutin prévu en décembre ».
« Les Libyens doivent se mettre d’accord sur une voie consensuelle qui donne la priorité à la préservation de l’unité et de la stabilité du pays », affirme-t-elle. « La solution à la crise libyenne ne réside pas dans la formation d’administrations rivales ou dans des transitions perpétuelles », a martelé l’émissaire onusienne.
Déjà fragilisée par les divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye s’est retrouvée de nouveau cette semaine avec deux exécutifs rivaux : un nouveau cabinet désigné par le Parlement et dirigé par Fathi Bachagha, et le cabinet issu des accords politiques parrainés par l’Onu installé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir.
Asaph Mawonda