Alors que le bras de fer entre les deux parties libyennes, les autorités de l’Est ont décidé de fermer tous les gisements et terminaux pétroliers.
Le gouvernement de l’Est, basé à Benghazi, accuse les forces pro-Tripoli d’avoir « attaqué et tenté d’incursion par la force » dans les locaux de la BCL afin de prendre le contrôle de cette institution de manière « illégale ». Cette action aurait bloqué et perturbé les transactions bancaires.
En réaction, l’exécutif de l’Est a déclaré « l’état de force majeure » sur les champs et ports pétroliers, entraînant leur fermeture. Cette décision, qui relève normalement de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), met en péril les revenus essentiels du pays, déjà fragilisé par la guerre civile.
Cette crise s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux gouvernements rivaux. Le gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah, installé à l’Ouest et reconnu par l’ONU, tente de consolider son pouvoir. Pourtant, le gouvernement de l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar, s’oppose à toute tentative de centralisation du pouvoir.
Le gouverneur de la BCL, Seddiq el-Kebir, était critiqué par l’entourage de M. Dbeibah pour sa gestion des ressources de l’Etat et de la manne pétrolière. Son remplacement par une commission nommée par le Conseil présidentiel de Tripoli a été perçu comme une tentative de Dbeibah de s’emparer du contrôle des finances du pays.
La Libye tente de s’extirper d’une décennie de chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Mais depuis, le pays se retrouve avec deux gouvernements, ce qui sape les efforts d’unification de deux factions rivales.
Ephraïm Kafuti