Jeudi 8 février, le chef de la Commission européenne et le Premier ministre espagnol ont promis davantage de financements à la Mauritanie pour freiner l’immigration irrégulière vers l’Europe suite à l’augmentation des départs.
Ursula von der Leyen, et l’Espagnol Pedro Sanchez ont été reçus par le président Mohamed Ould Ghazouani à Nouakchott, la capitale, pour des entretiens axés sur les contrôles aux frontières et le développement économique.
« Pour aider la Mauritanie à faire face aux défis dans les domaines de la gestion des migrations, des déplacements forcés, ainsi que de la sécurité et du développement, l’UE entend renforcer son soutien financier. L’agence frontalière européenne Frontex jouerait un rôle, sans plus de détails », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Le Premier ministre espagnol ajoute que jusqu’à 200 millions d’euros, soit 215 millions Usd de soutien financier sera de la part de l’Espagne au cours des cinq prochaines années. Pour M. Sanchez, ce sera pour faciliter le développement de projets d’hydrogène vert avec la participation d’entreprises espagnoles.
L’importance stratégique de la Mauritanie augmente en raison des pressions migratoires accrues et de l’instabilité dans la région du Sahel. Selon les autorités espagnoles, le nombre de migrants entrant irrégulièrement en Espagne par la mer a bondi de près de 300 % en janvier. La grande majorité arrive aux îles Canaries, environ 83 % des bateaux légers arrivant dans l’archipel sont partis de Mauritanie.
La Mauritanie, qui compte moins de cinq millions d’habitants, souffre d’une pauvreté généralisée. Depuis 2012, elle fait face à l’afflux de dizaines de milliers de personnes en provenance du Mali voisin. Cela fait suite à un nombre record de l’année dernière de tentatives d’atteindre l’Europe via l’archipel espagnol, situé au large des côtes africaines.
Depuis 2006, l’Espagne a déployé des policiers en Mauritanie. C’était lorsqu’un afflux massif a entraîné une refonte de la politique migratoire pour mettre l’accent sur l’aide financière et sécuritaire aux pays de départ des bateaux.
Josaphat Mayi