Ce vendredi 17 décembre, deux Français ont été condamnés à 20 et 10 ans de travaux forcés. Il s’agit de Paul Rafanoharana, ancien conseiller du président Andry Rajoelina et de Philippe François, ancien colonel de l’armée française reconverti dans les affaires. Ils sont reconnus coupables de tentative d’assassinat du président malgache. C’est ce qu’a tranché un tribunal malgache.
« Nous allons nous pourvoir en cassation », a réagi à l’annonce du verdict Me Solo Radson, avocat de Paul Rafanoharana. Il dénonce, « un verdict injuste », un « dossier vide » et « un procès politique ». Me Mamy Radilofe, avocat d’Aina Razafindrakoto, est pour sa part convaincue que la juridiction suprême « ne laissera pas passer les nombreux vices de procédure ».
A la barre, Philippe François, qui clame son innocence, affirme « n’avoir jamais songé à attenter à la vie du président ». Il admet tout de même « avoir eu connaissance du projet de Paul Rafanoharana, mais a refusé d’y prendre part ». « Je suis là pour le business, la politique ne m’intéresse pas », a-t-il dit. Brigitte Mroczek, épouse de Philippe François, qui a été mise en cause, est relaxée pour bénéfice du doute.
La justice malgache a aussi condamné l’épouse de Paul Rafanoharana, Voahangy Andrianandrianina à 5 ans de prison, alors que l’ancienne associée d’affaires de l’ancien colonel, Aina Razafindrakoto, écope 10 ans de prison. Toujours dans le cadre de ce procès, Victor Ramahatra, ex-Premier ministre, a été condamné à 5 ans de prison avec sursis.
Au total, vingt personnes comparaissaient dans ce procès. Arrêtés en juillet et soupçonnés d’une opération dénommée « Apollo 21 », elles étaient accusées d’atteinte à la sûreté de l’État, d’association de malfaiteurs et de complot en vue d’assassiner le président Andry Rajoelina. Ce dernier s’était interrogé en août sur une probable implication de la France dans ce complot. Une interrogation à laquelle Paris n’avait pas jugé bon de répondre.
Dinho Kazadi