Mardi 21 juin, Lazarus Chakwera, président du Malawi, a dépouillé son vice-président Saulos Chilima de tous les pouvoirs délégués après que ce dernier a été cité dans un scandale de corruption qui a secoué le pays. Selon la constitution du pays, il ne peut pas le suspendre ou destituer parce qu’il est un élu.
« Une enquête sur la fraude aux marchés publics menée par le Bureau anti-corruption (ACB) du pays a conclu que 53 fonctionnaires actuels et anciens ont reçu de l’argent de l’homme d’affaires anglo-malawien Zuneth Sattar entre mars et octobre 2021 », a dit le chef d’Etat malawien.
Cet homme d’affaires fait l’objet d’une enquête en Grande-Bretagne et au Malawi pour corruption, fraude et blanchiment d’argent.
« Le mieux que je puisse faire pour l’instant est de retirer à son bureau toute tâche déléguée en attendant que le bureau étaye ses allégations contre lui », a indiqué M. Chakwera.
Il souligne que l’ACB n’a fourni aucune information sur ce que M. Chilima avait reçu de M. Sattar ou sur le rôle qu’il avait joué dans le scandale et qualifie ensuite le rapport de qualité inférieure. « Sur une question aussi grave et sensible que celle-ci, les Malawiens méritent mieux », a ajouté le président.
Le dirigeant malawite a également suspendu son directeur de cabinet et le président de la direction des achats du pays, également mentionnés dans le rapport de l’ACB.
« Près de trente et une autres personnes du secteur privé, des médias, de la société civile et de la fraternité juridique ont également reçu de l’argent de Sattar », a-t-il revelé.
L’organisme anti-greffe a découvert que la police et l’armée du Malawi avaient attribué seize contrats d’une valeur de plus de 150 millions Usd à cinq entreprises appartenant à Sattar entre 2017 et 2021.
« Certains fonctionnaires auraient abusé de leurs fonctions, soit en bafouant intentionnellement les procédures de passation des marchés, soit en usurpant des fonctions de passation des marchés en dehors de leur mandat », a conclu M. Chakwera.
Plusieurs ministres et anciens ministres ont déjà été arrêtés dans le cadre de l’enquête.
La Rédaction