Mardi 13 juin, Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu, a recommandé au Conseil de sécurité de « reconfigurer » la mission des Nations unies au Mali (Minusma).
Pour lui, il faut la concentrer sur un nombre limité de « priorités » pour la rendre plus efficace. « Il ne fait aucun doute que le Mali entre dans une période cruciale pour le retour à l’ordre constitutionnel, le maintien de la présence de la Minusma demeure inestimable », estime Antonio Guterres dans son rapport. Mais pour lui, « le statu quo n’est pas et ne peut pas être une option ».
Le Conseil doit discuter vendredi de la situation au Mali, avant un vote prévu le 29 juin sur les modalités du renouvellement de la mission au budget annuel de 1,2 milliard de dollars. Le mandat actuel expire le 30 juin.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire partie du nord et qui s’est propagée au centre du pays et au Burkina Faso et au Niger voisins. Malgré l’avènement d’un gouvernement militaire, les exactions des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, mais aussi aux violences des groupes proclamés d’autodéfense, des bandits sont loin de cesser.
Dans ce contexte, le Secrétaire général de l’ONU veut un changement « pour le peuple malien, qui continue de subir des violences innommables et dont le désir ardent d’un avenir meilleur reste inassouvi et pour la communauté internationale, qui, depuis 2013, investit massivement dans la stabilisation du pays ».
Le 9 juin dernier, un Casque bleu a été tué et huit autres ont été gravement blessés au cours d’une attaque près de Tombouctou, dans le nord du Mali, ONU.
La Minusma, avec environ 12 000 soldats déployés, est une cible privilégiée des djihadistes qui visent la présence étrangère et les symboles de l’État. Depuis sa création en 2013, 186 de ses membres sont morts dans des actes hostiles. C’est la mission de l’ONU ayant subi le plus de pertes dans le monde ces dernières années, conclut la presse française.
Joe Kashama