Le colonel Assimi Goïta est le nouveau président du Mali. Mais aussi de la transition censée ramener le pouvoir aux civils. «En raison de la vacance de la présidence de la transition, il y a lieu de dire que le vice-président de la transition assume les prérogatives, attributs et fonctions de président de la transition, chef de l’État», a tranché la Cour constitutionnelle vendredi 28 mai.
D’après l’arrêt de la Cour, Assimi Goïta «exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme». Cette décision intervient deux jours après la démission de Bah N’daw, président de la transition, et de Moctar Ouane, son Premier ministre. Ces derniers étaient arrêtés au camp militaire de Kati près de Bamako, capitale malienne. C’était après la formation d’un nouveau gouvernement qui a mécontenté les militaires auteurs du putsch en août 2020.
Les militaires n’ont pas apprécié le remplacement des ministres de la Sécurité ainsi que de la Défense. Deux ministères occupés par Modibo Koné et Sadio Camara, deux poids lourds de l’ex-junte militaire. Dans une déclaration, le colonel Assimi Goïta a rassuré que la transition poursuivra son processus normal. Mais aussi de la tenue des élections en 2022. Il a accusé Bah N’daw et Moctar Ouane de «sabotage de la transition».
Au Mali, c’est un deuxième coup de force de l’armée en neuf mois. En août 2020, les militaires avaient contraint Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président malien, à la démission.
Trésor Mutombo