Ce mercredi 11 mai, Etienne Fakaba Sissoko, économiste malien, va connaitre le verdict de son procès au tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako. Il est inculpé pour des « propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination religieuse ».
Me Ibrahim Marouf Sako, avocat de M. Fabaka, est serein, même s’il refuse de se faire d’illusions. « Il y a encore au Mali des magistrats courageux », espère-t-il au micro de RFI. Le parquet a requis une peine d’un an de prison contre l’économiste.
« On ne peut pas totalement désespérer de la justice. Je reste confiant mais sans illusion. Il y a une imbrication nette entre la justice et la politique, il y a une instrumentalisation de la justice, il y a une chasse aux sorcières qui est lancée contre certains citoyens engagés. Il y en a qui ont quitté le pays, d’autres sont en prison, d’autres sont poursuivis », déplore Me Ibrahim Marouf.
Depuis janvier dernier, l’économiste Etienne Fabaka Sissoko est en détention à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Il est aussi poursuivi dans une affaire de faux diplôme. M. Fakaba avait critiqué la tenue d’un concours de la fonction publique et celle des Assises nationales de la refondation, organisées par le gouvernement de transition durant la période Noël. Pour lui, dans un État laïque, le choix de cette période portait préjudice aux chrétiens maliens.
Me Ibrahim Marouf estime que « ce sont avant tout les prises de position médiatiques sur les conséquences néfastes pour le Mali des sanctions économiques de la Cédéao, qui ont valu à son client ces poursuites qualifiées de « politiques ».
Trésor Mutombo