Au Maroc, le journaliste Taoufik Bouachrine, incarcéré depuis 2018, serait maltraité par l’administration pénitentiaire, a dénoncé sa famille inquiète par la détérioration de son état de santé.
Elle appelle à une intervention d’urgence. Selon la femme de M. Bouachrine, son mari qui souffre du diabète, est la cible de « persécutions et de mauvais traitements infligés par l’établissement pénitentiaire à son encontre ».
« En raison de complications liées à son diabète, il souffre depuis trois ans de douleurs terribles dans son épaule et le médecin traitant de la prison lui a conseillé de poursuivre les soins dans un hôpital situé à l’extérieur de la prison », a dit Mme Asmae Moussaoui, dans un message adressé à l’AFP.
Elle révèle que l’établissement pénitentiaire a accepté qu’il poursuive ce traitement en dehors de la prison, « mais à condition qu’il soit menotté et porte l’uniforme des criminels, ce qui a été refusé par le journaliste, y voyant une atteinte à sa dignité et à son humanité ».
L’administration pénitentiaire n’a pas directement réagi à ces propos. Le week-end dernier, elle avait assuré que le journalisme bénéficie des soins de santé nécessaires aussi bien au sein de l’établissement pénitentiaire que dans les hôpitaux extérieurs.
Fondateur et éditorialiste du quotidien Akhbar Al Yaoum, Taoufik Bouachrine a été condamné à 15 ans de prison pour viol, traite des êtres humains et agressions sexuelles à l’encontre de plusieurs femmes. Mais il a nié ces accusations. Ses proches estiment qu’il paie le prix de sa critique acerbe à l’encontre du régime.
Mais les autorités marocaines ont réagi à ces allégations, rappelant que M. Bouachrine a été jugé dans le cadre d’une affaire de droit commun qui n’a aucun lien avec sa liberté d’expression, en mettant en avant l’indépendance de la justice.
Dinho Kazadi