La Russie s’apprête à accueillir les dirigeants africains à Saint-Pétersbourg dans le cadre d’un sommet Russie-Afrique qu’il organise du 27 au 29 juillet 2023. À l’approche de cet événement, le Kremlin accuse l’Occident, et en particulier les Etats-Unis, de tenter de saboter ce sommet.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, indique que l’Occident faisait de son mieux pour faire échouer l’événement russe. « Pratiquement tous les États africains ont été soumis à une pression sans précédent de la part des États-Unis, et les ambassades françaises sur le terrain n’ont pas dormi non plus, de même que d’autres missions occidentales qui tentent également de faire leur possible pour empêcher la tenue de ce sommet », a-t-il déclaré à la presse mardi 25 juillet.
La même source souligne « qu’en substance ils (les occidentaux) n’acceptent pas le droit souverain des États africains à déterminer de manière indépendante leurs partenaires pour la coopération et l’interaction mutuelle dans divers domaines ».
Jusque-là, l’Occident n’a pas encore réagi à ces accusations. En avril, après que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se soit plaint que l’Occident essayait de faire échouer le sommet Russie-Afrique de cette semaine, le département d’État américain a déclaré que Washington « ne veut pas limiter les partenariats africains avec d’autres pays.
« Nous voulons donner des choix aux pays africains », ont-ils laissé entendre dans un article paru à Reuters.
Pour le Kremlin, cet événement verra la participation du président Vladimir Poutine. Ce dernier devrait avoir des entretiens individuels intensifs avec les dirigeants africains, portant sur des sujets aussi variés que le commerce, la sécurité, les ventes d’armes et l’approvisionnement en céréales. Cela devrait donner lieu à la signature de plusieurs accords, souligne la même source.
Ce sommet se tient dans un contexte selon lequel la Russie et la Chine cherchent à imposer leur influence dans ce continent, longtemps dominé par l’Occident. Moscou est au cœur de polémique après s’être retiré la semaine dernière de l’accord sur les céréales de la mer Noire qui permettait à l’Ukraine d’exporter en toute sécurité des céréales à partir de ses ports maritimes, malgré « l’opération militaire spéciale » de la russie.
La Russie estime qu’une grande partie de l’Occident mène une guerre existentielle contre elle. Ainsi elle a évoqué la possibilité de fournir gratuitement ou à bas prix des céréales aux pays les plus pauvres d’Afrique afin de remplacer les céréales ukrainiennes et de combler tout déficit.
Joe Kashama