Si des dizaines de personnes sont mortes dans les violences post-électorales au Mozambique, plus de 2.000 familles ont tenté de se réfugier au Malawi voisin.
Un haut responsable malawite indique que 2 182 ménages mozambicains fuyant les violences avaient traversé la frontière vers le district de Nsanje au Malawi. C’est à la frontière avec le Mozambique. Dominic Mwandira, commissaire du district de Nsanje, affirme, dans une lettre adressée au commissaire du pays pour les réfugiés, que plus de 200 personnes ont tenté d’accéder à un site résidentiel pour les employés de la mine. Sur place, elles ont mis le feu à des structures.
« Les forces de sécurité mozambicaines ont abattu deux personnes. La situation reste désastreuse car ces personnes ont besoin d’une aide humanitaire de toute urgence », a déclaré le commissaire.
Depuis près de deux mois, le Mozambique est en proie à de violentes manifestations. Ces violences ont éclaté depuis que la commission électorale a déclaré le Frelimo, au pouvoir depuis 1975, vainqueur aux élections.
Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir, a remporté la présidentielle. Depuis lundi, cette décision du Conseil constitutionnel du Mozambique de valider les résultats des élections a déclenché de nouvelles manifestations.
Selon l’organisation de surveillance Plataforma Decide, le nombre de morts s’élevait à 125 depuis la décision du tribunal et à 252 depuis fin octobre. Mardi, certains commerces, dont des banques ont été fermés vendredi à Maputo, la capitale. Des patrouilles ont été déployées dans certaines zones à la suite d’une émeute meurtrière et d’une évasion dans une prison mercredi.
L’émeute dans la prison de Maputo le jour de Noël a fait au moins trente-trois morts et plus de 1 500 prisonniers s’évader avant que certains ne soient repris.
« Les opérations de la plus grande mine de rubis de Gemfields au Mozambique ont été temporairement interrompues mardi après de violents incidents à proximité de la mine », a indiqué cette entreprise dans un communiqué ce vendredi.
Venancio Mondlane, principal leader de l’opposition mozambicaine, arrivé deuxième à l’élection présidentielle, rejette ces résultats. Il appelle ses partisans à davantage de manifestations et il les a exhortés à ne pas piller ni endommager les infrastructures, selon la presse locale.
Josaphat Mayi