Une attaque jihadiste dans un village du nord du Mozambique, près du port de Mocimboa da Praia, a fait trois morts mercredi, laissant 43 maisons et une dizaine de commerces incendiés, a-t-on appris vendredi auprès de sources sécuritaires et de responsables locaux.
« Notre village a été attaqué. Ma maison a été incendiée. En tout, 43 maisons ont été incendiées et trois personnes ont été tuées », a déclaré à l’AFP un élu municipal de Ntontwe, situé le long de la route principale reliant le nord-est et le sud de la province pauvre et musulmane du Cabo Delgado.
Le village est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Chinda, où se trouve une importante base militaire des forces armées rwandaises, déployées pour lutter contre les attaques de groupes armés qui sévissent dans la province depuis octobre 2017.
Mais ces dernières ne sont pas intervenues à temps pour repousser l’attaque.
« Les troupes rwandaises sont venues nous aider, mais lorsqu’elles sont arrivées, les assaillants avaient déjà fait tout ce qu’ils voulaient. Ils avaient pillé et brûlé les échoppes et incendié presque toutes les maisons du village. Et les maisons étaient neuves, nous venions de les reconstruire », a déclaré le même responsable au téléphone.
Ce village a été attaqué à plusieurs reprises par des jihadistes. Il a été abandonné pendant des années, mais depuis le milieu de l’an dernier, la population a commencé à revenir pour récupérer ses maisons et fermes.
En octobre, le village comptait environ 5.000 personnes, selon les autorités locales.
Des ONG telles que Médecins Sans Frontières et Solidarités International fournissent une aide alimentaire, de l’eau potable et d’autres services de base aux déplacés de retour à Ntontwe.
Les soldats mozambicains avaient établi une position dans le village pour défendre les communautés et leurs biens.
« Lorsque l’attaque a commencé, nos militaires étaient ici, mais ils ont disparu et nous ne savons pas comment. Il semble qu’ils aient fui avec les gens et qu’ils aient enlevé leurs uniformes pour ne pas être identifiés, puisque les attaquants s’en prennent d’abord aux militaires », a déclaré un autre chef de communauté du même village.
Le district de Mocimboa da Praia, aux mains des groupes jihadistes pendant un an, entre août 2020 et août 2021, n’avait été libéré que dans la foulée du déploiement des troupes rwandaises en juin 2021 pour aider au combat contre les violences dans la région.
AFP