Alors qu’une délégation américaine est attendue à Niamey, capitale du Niger, cette semaine, une vingtaine d’associations de la société civile ont appelé à manifester pour réclamer le départ des troupes américaines à Agadez.
« C’est Agadez, pas Washington, l’armée américaine rentre chez elle », ont brandi les manifestants. Ils ont manifesté à Agadez, ville désertique située dans le nord du Niger.
Pour le leader de la société civile Amobi Arandishu, le déploiement militaire américain au Niger n’est d’aucune utilité pour la sécurité du pays. Il ne mâche pas ses mots.
« Les groupes armés font toujours rage dans le désert. Russes, Américains, Allemands, Français, ils viennent tous ici pour leurs propres intérêts », a-t-il lâché. Dirigeant du mouvement M62, Issouf Emoud, lui, veut voir les troupes américaines plier bagage pour rentrer chez elles.
Depuis juillet dernier, le général Abdourahamane Tiani, qui a déposé le président Mohamed Bazoum à la faveur d’un putsch, dirige le Niger. Les nouvelles autorités nigériennes ont retourné leur veste, tournant le dos à la France. En mars dernier, le Niger a dénoncé l’accord de coopération militaire signé avec Washington en 2012. Pour la junte, cet accord avait été « imposé unilatéralement » par les Etats-Unis.
Mais, pour l’heure, Washington n’entend pas rompre les discussions. Et surtout, face à la Russie qui gagne du terrain. Une délégation américaine doit se rendre au Niger cette semaine. La semaine dernière, Ali Mhamane Lamine Zeine, Premier ministre de la Transition, était en visite à Washington, où il a échangé avec plusieurs responsables du Département d’Etat américain.
Confronté aux violences des djihadistes de Boko Haram et de l’Etat islamique d’Afrique de l’ouest (Iswap), leurs rivaux, le Niger entend miser sur sa coopération militaire avec la Russie. Des instructeurs militaires russes sont arrivés au pays ce mois-ci avec un système de défense aérienne et d’autres équipements, selon les médias officiels.
Trésor Mutombo