Ce mardi 8 août, la junte nigérienne a refusé de recevoir la mission de la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), selon une note verbale du ministère nigérien des Affaires étrangères.
Pourtant, cette délégation devait arriver à Niamey ce mardi. La junte justifie sa décision. « Le contexte actuel de colère et de révolte des populations suite aux sanctions imposées par la Cedeao ne permet pas d’accueillir ladite délégation dans la sérénité et la sécurité requises », rapporte cette note.
Pour les autorités nigériennes, ce report s’avère nécessaire, tout comme « la révision de certains aspects du programme, dont les rencontres avec certaines personnalités qui ne peuvent avoir lieu pour des raisons évidentes de sécurité ».
Depuis l’éviction du président Mohamed Bazoum, renversé par le général Tiani, il y a un bras de fer entre la Cédéao et les militaires au pouvoir. Après l’expiration de l’ultimatum donné aux putschistes avec la menace d’une intervention militaire, l’organisation entend maintenir la pression. Ce jeudi, elle doit tenir un sommet extraordinaire à Abuja.
Une intervention militaire ? Cette menace passe mal au Niger. Pour la junte, c’est une menace d’agression du Niger. Entre-temps, le Mali et le Burkina Faso ont fait bloc derrière le général Tiani, considérant toute intervention militaire chez le voisin nigérien comme une déclaration de guerre. Une délégation de ces deux pays séjourne à Niamey.
En fait, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont en proie à des attaques de groupes djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI) dans la zone dite de trois frontières.
La Rédaction