Cinq personnes ont été tuées par l’explosion d’une mine au passage d’un convoi de voitures sur une route du nord-est du Nigeria, en proie à une insurrection djihadiste, ont déclaré mardi à l’AFP deux responsables sécuritaires. Un véhicule du convoi a sauté sur cette mine proche du village de Maula, alors qu’il se rendait à Gamboru depuis Maiduguri, la capitale du Borno, État où sévissent des groupes djihadistes depuis douze ans.
L’explosion du véhicule a provoqué l’incendie de deux autres véhicules de ce convoi, ont affirmé à l’AFP ces deux sources, responsables d’un groupe d’auto-défense qui travaille avec l’armée pour combattre les djihadistes dans la zone.
Le conflit dans le nord-est du Nigeria, où l’armée et des groupes djihadistes s’affrontent depuis 2009, prenant en tenaille les civils, a fait plus de 40.000 morts, et forcé plus de deux millions de personnes à fuir leur domicile.
« Le convoi a sauté sur un explosif placé par les terroristes, qui a tué cinq personnes, dont deux chauffeurs et trois passagères », selon le responsable d’une milice progouvernementale Babakura Kolo.
Les djihadistes ont ensuite tendu une embuscade à un convoi militaire, parti de la ville voisine de Dikwa pour les secourir, et se sont emparés d’un véhicule militaire, a affirmé un autre responsable de milice, Umar Ari, qui a communiqué le même bilan.
« Après l’attaque, les soldats ont cependant réussi à désamorcer trois autres mines placées sur cette autoroute », a-t-il ajouté.
Les sources n’ont pas précisé quel groupe jihadiste était le responsable de cette attaque, alors que le Groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) et son rival Boko Haram sont tous les deux présents dans cette zone, proche de la frontière avec le Cameroun.
L’armée et les autorités locales, contactées par l’AFP, n’avaient pas encore réagi mardi en fin d’après-midi.
L’autoroute longue de 140 kilomètres entre Gamboru et Maiduguri est un axe commercial stratégique dans la région, de par sa proximité avec le voisin camerounais.
Cette autoroute avait rouvert en juillet 2016 après avoir été fermée par l’armée durant deux ans du fait de nombreuses attaques djihadistes.
Depuis, les camions et les véhicules de passagers empruntaient cette autoroute sous escorte militaire, alors que les combattants djihadistes y lançaient régulièrement des attaques pour y récupérer de la nourriture.
Le 4 février, le gouverneur de l’État du Borno, Babagana Umara Zulum, avait déclaré que les civils pouvaient désormais emprunter cette route sans escorte, affirmant que la sécurité y avait été améliorée.
Les autorités du Borno ont récemment fermé les camps de personnes déplacées dans la ville de Maidiguri et encouragé leur retour dans leur ville natale en dépit des inquiétudes des organisations locales et internationales sur le risque djihadiste dans les zones rurales.
AFP/Sahutiafrica