La ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, est frappée par des inondations meurtrières. Bilan ? Au moins trente personnes ont péri et plusieurs autres portées disparues.
Alors que les recherches se poursuivent, les secours craignent que ce nombre ne s’alourdisse. Les équipes n’ayant pas encore accès à toutes les zones sinistrées. En fait, la rupture du barrage d’Alau, sur la rivière Ngadda, a provoqué une montée rapide des eaux, submergeant des milliers de maisons et déplaçant plus de 400 000 personnes.
« C’est vraiment terrible, je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi de vivre cela, de quitter sa propre maison sans rien d’autre que les habits qu’on porte », témoigne Aisha Aliyu, réfugiée dans l’un des huit camps mis en place par l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), à l’AFP.
Les habitants sont désespérés. « Je n’ai nulle part où aller. Je n’arrive pas à joindre ma famille. Je n’ai vu aucun de mes frères et sœurs. Personne ne répond au téléphone », confie Maryam Musa, les larmes aux yeux.
Face à l’ampleur de la catastrophe, la NEMA a déployé des équipes de secours munies de canoës, des camions-citernes pour fournir de l’eau potable, des cliniques mobiles et des médecins pour soigner les déplacés. Babagana Umara Zulum, gouverneur de l’État de Borno, a annoncé une aide financière aux familles sinistrées et a promis la reconstruction du barrage.
Malgré ces efforts, la situation reste préoccupante. La NEMA estime que près de 40 % de la ville est dévastée et le nombre de déplacés pourrait atteindre le million. Le président Bola Ahmed Tinubu a présenté ses condoléances aux familles sinistrées.
Au Nigeria, les inondations de ces dernières années, représentent un défi majeur. En 2022, plus de 500 personnes avaient péri et 1,4 million avaient été déplacées. Les pluies diluviennes de cette année menacent de causer une crise alimentaire avec plus de 107 600 hectares de terres agricoles endommagées.
Elles sont plus graves et, mettent en lumière la vulnérabilité du Nigeria face aux changements climatiques et les difficultés du pays à faire face aux conséquences des catastrophes naturelles. Tout en aggravant la situation humanitaire déjà fragile dans le nord-est du Nigeria, en proie à une insurrection djihadiste depuis plus de 14 ans.
Ephraïm Kafuti