Trois semaines après son investiture à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique, le président Bola Tinubu a été de nouveau nommé chef de l’armée et de la sécurité lundi 19 mai.
Lors de son investiture, le président Tinubu a promis de faire de la sécurité sa priorité absolue. En fait, le Nigeria, première économie du continent africain, fait face à une insurrection djihadiste vieille de 14 ans dans le nord-est, aux violences de groupes criminels sur fond de tensions communautaires dans le centre et le nord-ouest et à une agitation séparatiste dans le sud-est.
Après avoir limogé tous les chefs et des services militaires ainsi que le chef de la police nationale et le chef du service des douanes, M. Tinubu a procédé aux nominations, selon un communiqué de la présidence publié lundi soir.
Les plus notables sont le choix du général CG Musa, jusqu’alors chargé de la lutte contre l’insurrection jihadiste, comme nouveau chef d’état-major des Armées, et celui de Mallam Nuhu Ribadu, un ancien responsable anti-corruption, comme conseiller à la sécurité nationale.
Le remaniement de l’appareil sécuritaire après un changement de président est une pratique courante au Nigeria, marqué par trois décennies de dictatures militaires avant de renouer avec la démocratie en 1999.
En trois semaines d’exercice du pouvoir, M. Tinubu, 71 ans, a pris une série de mesures stratégiques, notamment en matière économique. Il a décidé de mettre fin aux subventions sur le carburant dès son premier jour.
La semaine dernière, il avait également limogé le chef de la Banque centrale du pays, Godwin Emefiele, arrêté depuis. Il a aussi nommé un nouveau chef anti-corruption.
Mervedie Mikanu