Mardi 30 avril, la Grande-Bretagne a imposé des sanctions à Anita Among, présidente du Parlement ougandais, et à deux autres parlementaires de premier plan sur fond de soupçons de corruption.
Ces sanctions impliquent, selon un communiqué des autorités britanniques, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs en vertu du régime de sanctions anti-corruption mondiale du Royaume-Uni.
Selon Londres, Mme Kitutu et Nandutu ont volé des milliers de tôles de fer dans un projet de logement financé par le gouvernement visant à aider les communautés vulnérables de Karamoja. Parmi eux, certains ont bénéficié du produit du vol.
Le vice-ministre britannique des Affaires étrangères Andrew Mitchell explique que le Royaume-Uni envoie un message clair à ceux qui pensent qu’il est acceptable de profiter aux dépens des autres.
« La corruption a des conséquences et vous en serez tenu responsable. Les actions de ces individus, consistant à accepter l’aide de ceux qui en ont le plus besoin et à conserver les bénéfices, constituent le pire de la corruption et n’ont pas leur place dans la société », a-t-il dit.
Accusés de corruption en Ouganda, les affaires de Mary Kitutu et Agnes Nandutu sont toujours devant les tribunaux. D’après Chris Obore, porte-parole du Parlement ougandais, les sanctions contre le président sont liées à la colère britannique face à une loi anti-homosexualité adoptée dans ce pays d’Afrique.
« Notre pays dispose d’institutions de réglementation, d’enquête et disciplinaires qui s’occupent de la corruption et aucune d’entre elles n’a trouvé le Président coupable, par conséquent ; les allégations de corruption sont autant qu’elles peuvent être motivées par des considérations politiques et de vendetta », a expliqué le porte-parole.
Depuis sa création en 2021, la Grande-Bretagne a sanctionné quarante-deux personnes et entités, notamment de Russie, du Soudan du Sud et du Venezuela, dans le cadre de son régime anti-corruption.
Josaphat Mayi