A 47 ans, le général Muhoozi Kainerugaba, fils aîné du président ougandais Yoweri Museveni, prend sa retraite militaire. C’est l’annonce qu’il a fait dans un tweet publié mardi 8 mars. La retraite militaire du fils du chef d’État ougandais semble avoir suscité des spéculations sur une possible ambition présidentielle en 2026.
« Après 28 ans de service dans ma glorieuse armée, la plus grande armée du monde, je suis heureux d’annoncer ma retraite », a déclaré M. Kainerubaga sur Twitter. Une déclaration qui met fin à une aventure militaire, mais qui prêterait le lit aux spéculations d’un projet de succession dynastique.
La retraite militaire du fils aîné du président Museveni, qui était responsable de l’armée de terre, est commentée diversement sur les réseaux sociaux. « M. Kainerugaba à la retraite ou prochain président ? », s’interroge un internaute. « Là où son père s’arrêtera, le bébé despote commencera. Nous sommes condamnés si nous ne contrecarrons pas ses aspirations naissantes », a écrit Kakwenza Rukirabashaija, écrivain critique au pouvoir, qui s’est clandestinement exilé en Allemagne. Il est accusé d’avoir insulté le président Museveni et son fils.
Mais certains espèrent à sa candidature lors de la prochaine présidentielle. « Nous devons mobiliser les jeunes et répandre l’évangile que gen @mkainerugaba est notre prochain président 2026 », a tweeté un internaute. A Kampala, capitale ougandaise, le général Muhoozi Kainerugaba est perçu par plus d’un comme le successeur de son père.
Dans une publication en août 2021, Jeune Afrique a rapporté que les premiers soupçons sur un projet de succession dynastique auraient émergé, à l’époque de la promotion du désormais ex-général Muhoozi Kainerugaba au Commandement des forces spéciales (SFC).
Selon cette source, dès 2009, un câble diplomatique de l’ambassade américaine à Kampala évoque cette hypothèse à l’époque relayée par un cadre du parti au pouvoir : Mike Mukala. « Museveni s’inspire de plus en plus de Robert Mugabe et souhaite faire de son fils, lieutenant-colonel Muhoozi Kainerugaba, son successeur », renseigne Jeune Afrique. Pourtant, le fils du président Museveni a, toujours, dit ne de nourrir aucune ambition politique.
Lorsque M. Kainerugaba a quitté à la tête du SFC pour devenir conseiller du président, nombreux sont ceux qui y voient un premier pas vers la politique, mais il a rétorqué : « c’est un chemin différent de celui que j’emprunte actuellement », a rapporté JA.
Muhoozi, qui avait 11 ans lorsque son père dépose Milton Obote en 1986, aurait joué un rôle-clé dans le réchauffement de relations entre Kigali et Kampala. Fin janvier, le fils du président Museveni a séjourné dans la capitale rwandaise où il a rencontré le président Paul Kagame.
Un projet de succession dynastique. Cela ne sera pas une première fois en Afrique. Ali Bongo, Joseph Kabila, Mahamat Idriss Déby, tous ont succédé à leur père.
Trésor Mutombo