Les athlètes algériens ont rendu hommage à leurs compatriotes tués en 1961 par la police française lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.
Vendredi 26 juillet, le regard du monde est tourné vers la ville lumière pour l’ouverture des Jeux de Paris. Pendant leur entrée, les athlètes algériens ont apporté des roses rouges sur leur bateau lorsqu’ils défilent pour l’événement. Ils les ont jetées dans le fleuve en hommage aux victimes de la tristement célèbre répression policière de 1961 contre les manifestants algériens à Paris, la capitale.
Après avoir jeté les fleurs, pendant cette cérémonie, certains membres de la délégation ont scandé « Vive l’Algérie » en arabe. Alors que la cérémonie s’annonçait festive, notamment avec le show animé par plusieurs chanteuses, dont, Aya Nakamura et les feux d’artifices allumés, ce pays d’Afrique a rappelé à la France un chapitre particulièrement sombre de son passé colonial.
Le 17 octobre 1961, au moins 120 manifestants ont été tués par la police française. 12 000 ont été arrêtés. Certains ont été jetés dans la Seine par la police au niveau du pont Saint-Michel. Pourtant, ils manifestaient, ce jour-là, en faveur de l’indépendance vis-à-vis de la France, colonisatrice de l’Algérie.
Un geste politique fort, puissant et imprévu, salué par les Algériens. Selon la presse locale, Kaci Yahia, un ouvrier algérien travaillant à la station d’épuration de Paris, faisait partie des victimes.
Si son corps n’a jamais été retrouvé, son petit-fils Yanis, 28 ans, venu d’Algérie, cité par plusieurs sources, a salué la commémoration de la délégation de son pays. « Faire un tel geste, le jour de l’ouverture des Jeux olympiques à Paris, est un hommage monumental aux victimes du 17 octobre. C’est un moment d’immense émotion », a-t-il dit.
Josaphat Mayi