Mardi 15 février, plus de 100 détenus de la prison de Soba à Khartoum, capitale soudanaise, ont entamé une grève de la faim ouverte en raison de leur détention injustifiée et illégale. C’est ce qu’a indiqué le Comité de défense des détenus illégaux et des martyrs de meurtres arbitraires dans un communiqué.
Ce comité a, séparément, déclaré « qu’un suspect dans le meurtre d’un brigadier général de la police avait été torturé, alors que l’autre était en isolement cellulaire ». Abdelqayom, membre du Parti du Congrès soudanais de Yousif, indique que les politiciens civils Khalid Omer Yousif et Wagdi Salih participent aussi à cette grève de la faim.
Ensemble avec l’ancien membre du Conseil souverain Mohamed al-Faki Suleiman, arrêté dimanche, ces hommes sont accusés de corruption liée à leur travail au sein d’un groupe de travail démantelant le réseau d’Omar el-Béchir, ex-président évincé après un soulèvement populaire en 2019.
Mais dans une interview samedi, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de la junte militaire, a déclaré qu’il n’était pas impliqué dans les arrestations de Yousif et Salih, détenus temporairement après le coup de force du 25 octobre dernier.
Ces détenus dont les politiciens font partie du mouvement de protestation contre un coup d’État militaire du 25 octobre. Cela a mis fin à un accord de partage du pouvoir civilo-militaire. Une situation qui a plongé la crise 3 ans après la chute du président el-Béchir.
Depuis le putsch mené par le général Abdel Fattah Al-Burhan, Khartoum est témoin de plusieurs manifestations réprimées. En plus de deux mois de mobilisations, au moins 81 personnes ont été tuées. Et plus de 2.000 autres blessées, selon le Comité central des médecins soudanais.
Mervedie Mikanu