Au moins dix-sept éleveurs ont été tués samedi par les terroristes de Boko Haram dans l’Etat de Borno, situé dans le nord-est du Nigeria. C’est ce qu’ont rapporté les sources locales ce lundi 26 décembre.
Selon des sources, des terroristes ont attaqué un groupe d’éleveurs qui gardaient leur bétail dans un champ de pâturage près du village d’Airamne et ont volé leur bétail.
« Dix-sept éleveurs ont été tués dans ces combats et tout leur bétail pris par les insurgés de Boko Haram qui ont lancé l’attaque. Les éleveurs ont tenté de résister, mais ils ont été dépassés en nombre par les assaillants qui disposaient également de meilleures armes », a dit Babakura Kolo, chef d’une milice d’auto-défense mise en place par le gouvernement régional.
Ces djihadistes ont lancé l’attaque depuis leurs camps de la forêt voisine de Gajiganna.
« C’est là que des combattants de Boko Haram ont trouvé refuge après avoir été en grande partie chassés de leur bastion, la forêt de Sambisa, par le groupe jihadiste rival de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) et des offensives de l’armée nigériane », a déclaré un autre milicien, Ibrahim Liman, qui a donné le même bilan.
Boko Haram et l’ISWAP s’en prennent de plus en plus aux civils, notamment aux bûcherons, aux agriculteurs et aux éleveurs, qu’ils accusent d’espionner pour le compte de l’armée et des milices locales qui les combattent.
Les éleveurs qui acceptent de paître sur les territoires contrôlés par les djihadistes après avoir payé une taxe sont cependant généralement épargnés par les attaques.
Le conflit démarré il y a 13 ans dans le nord-est du Nigeria entre les autorités et les djihadistes a coûté la vie à 40.000 personnes et en a poussé deux millions d’autres à fuir leur foyer, selon l’ONU.
Confrontés à une insécurité généralisée, dont l’insurrection djihadiste dans le nord-est, les Nigérians éliront le 25 février un successeur au président Muhammadu Buhari, qui ne se représente pas après deux mandats, comme le prévoit la Constitution.
Ali Maliki