Mardi 21 juin, William Ruto, vice-président et candidat à la présidentielle kényane a promis d’expulser les ressortissants chinois occupant des emplois qui pourraient l’être par des Kényans s’il est élu en août. Mais l’ambassade de Chine au Kenya n’a pas commenté quant à ce.
« Que des ressortissants chinois grillent du maïs et vendent des téléphones portables … Nous les expulserons tous vers leur pays », a déclaré le vice-président lors d’un forum économique. Il affirme que toutes ces activités sont pour les Kényans.
« Ne vous inquiétez pas pour les étrangers engagés dans ces activités. Nous avons suffisamment d’avions pour les expulser », a-t-il insisté.
Agé de 55 ans, William Ruto brigue la succession du président Uhuru Kenyatta, qui ne peut se présenter à un troisième mandat.
Il se présente comme défenseur des « débrouillards » du petit peuple face aux « dynasties » qui gouvernent le Kenya. Il a notamment critiqué le président Kenyatta sur ses politiques économiques, promettant d’annuler la dette du pays estimée à 70 milliards Usd, s’il emporte la présidentielle en août.
La Chine est le deuxième créancier du Kenya, après la Banque mondiale, et a financé des projets d’infrastructures.
Elle a notamment prêté cinq milliards Usd pour la réalisation du projet d’infrastructures le plus cher depuis l’indépendance du pays en 1963 : la ligne de train qui relie depuis 2017 la ville portuaire de Mombasa à celle de Naivasha, dans la vallée du Rift, via la capitale Nairobi.
Tous ces investissements se sont souvent accompagnés d’une arrivée de travailleurs chinois.
L’annonce de Ruto a suscité des réactions mitigées en ligne.
« Nous devons des milliards à la Chine. En faisant ça, nous mettrons à rude épreuve nos relations avec le pays et ils auront aussi une réaction réflexe sur le remboursement des prêts », a estimé un internaute sur Twitter.
D’autres approuvent cette proposition. « C’est bien, rien de tel ne se passe dans d’autres pays. Les emplois locaux ne peuvent pas être pris par des étrangers », a ainsi tweeté un autre utilisateur.
Les élections présidentielle, législatives et locales du 9 août se tiennent alors que la plus grande économie d’Afrique de l’Est fait face à des difficultés économiques, causées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
La Rédaction