L’opposant sénégalais emprisonné Ousmane Sonko a été investi dimanche pour l’élection présidentielle de 2024 dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction du meeting public prévu samedi, selon un responsable et des images de la télévision de son camp.
Le président Macky Sall a par ailleurs déclaré dimanche qu’il ferait « en sorte » que la présidentielle du 25 février 2024 « se déroule, comme les précédentes, de façon paisible et dans les meilleures conditions d’organisation », dans son message de fin d’année.
Elu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, il a annoncé en juillet qu’il ne se représenterait pas en 2024.
L’investiture de M. Sonko à ce scrutin s’est symboliquement tenue dimanche en présence d’une cinquantaine de personnes, a affirmé à l’AFP ce responsable de son camp.
Le meeting d’investiture initialement prévu samedi à Dakar avait été interdit vendredi pour « menaces de troubles à l’ordre public ».
« Le dossier de candidature (de M. Sonko) a été déposé le 12 décembre » au Conseil constitutionnel, a indiqué l’avocat Ciré Clédor Ly, son mandataire au niveau de la juridiction, dans un communiqué transmis vendredi soir à l’AFP.
Le délai courait jusqu’au 26 décembre pour la collecte des parrainages et le dépôt des candidatures.
M. Sonko est le personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.
Après le refus de l’administration de délivrer à M. Sonko les documents nécessaires, ses avocats avaient annoncé leur intention de déposer sa candidature au Conseil constitutionnel, disant « faire confiance à la justice » face à un Etat cherchant selon eux à l' »écarter » du scrutin.
Déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme, M. Sonko ne s’était pas présenté au procès et a été condamné par défaut.
L’opposant de 49 ans est emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection. Il dénonce ces affaires et les autres dans lesquelles il a été mis en cause comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle.
Mi-décembre, un juge a relancé sa candidature en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (sud) qui avait été cassée par la Cour suprême. L’Etat a déposé un recours contre la décision de mi-décembre.
Plus de 90 candidatures ont été remises au Conseil constitutionnel, qui doit annoncer la liste des prétendants retenus le 20 janvier.
AFP