La Commission électorale nationale indépendante (Céni) publie déjà les résultats partiels de la présidentielle du 20 décembre dernier en République démocratique du Congo. Le camp de Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle, appelle à l’annulation des élections et n’entend pas saisir la Cour constitutionnelle.
Le ton est ferme. Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, l’un des candidats à la dernière présidentielle, ne veut pas se berner. Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, Olivier Kamitatu affirme qu’ils ne vont « pas saisir la Cour constitutionnelle pour contester les résultats de la présidentielle ».
Veste noire, cravate bleue, Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, y égraine les raisons de la position de son parti. Pour lui, la Cour constitutionnelle est « le dernier maillon de l’axe du mal ».
Il dénonce « les élections les plus chères et frauduleuses jamais organisées en RDC ». « Pour se maintenir au pouvoir, le régime en place a mis en place une structure officielle de fraude, allant de la Céni à la Cour constitutionnelle. Toutes les organisations chargées du processus électoral ne sont présidées que par des membres affiliés à la tribu de Félix Tshisekedi », affirme Olivier Kamitatu.
Pourtant, la communauté internationale appelle toutes les parties prenantes à ces élections à faire preuve de retenue et à exprimer leurs contestations de manière pacifique, conformément aux lois et à la Constitution, pendant la phase de décompte des voix. La Céni poursuit la publication de résultats. Candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi est en tête avec 78% des résultats comptabilisés, loin devant Moïse Katumbi. Le président de Ensemble pour la République arrive deuxième avec 14% des suffrages et Martin Fayulu obtient 4%. Jusque-là, l’organe électoral a déjà traité 6 112 456 suffrages exprimés sur les 44 millions d’électeurs qui étaient attendus.
Le 20 décembre dernier, les Congolais se sont rendus aux urnes pour élire le Chef de l’Etat, les députés et les conseillers communaux. Selon plusieurs observateurs, ces élections ont été émaillées de quelques incidents, retard du début des opérations de vote, centres de vote saccagés, certaines machines à voter retrouvées chez des particuliers. Sur les réseaux sociaux congolais, plusieurs images relayées ont montré ces scènes décriées par l’opposition. Cependant, Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendant, a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête pour recueillir et examiner les plaintes relatives à la détention des kits électoraux par des particuliers.
« La Cour constitutionnelle ne pourra que consacrée la fraude orchestrée en amont. Recourir à elle, lui permettra de blanchir la fraude de M. Kadima et de jouer pleinement son rôle dans l’axe du mal contre les vraies élections. Kadima a planifié et organisé un chaos qui ne pourra jamais être annulé par la Cour constitutionnelle déjà trop décriée dans son fonctionnement et, surtout, pour son président. Suite à toute ces irrégularités…..il faut tout simplement annuler ces élections », a dit M. Kamitatu.
Déjà, un groupe de candidats à la présidentielle, dont Martin Fayulu et le Dr Denis Mukwege, ont appelé à la réorganisation des élections, dénonçant « un simulacre électoral ». Ce mercredi, ils ont appelé à manifester malgré l’interdiction des autorités. Mais, cette manifestation a été étouffée par la police.
La Rédaction